Assurer aux habitants de l’ensemble "Les Espaces d’Abraxas" (comprenant le Palacio, l’Arche et le Théâtre, conçu par l’architecte Ricardo Bofill, à Noisy-le-Grand 93160), adhérents de l’association, la défense de leur environnement, d’éviter toute implantation, toute spoliation et/ou expropriation, tout projet ou toute manifestation apportant quelque nuisance que ce soit, et de favoriser toute initiative visant à améliorer le cadre de vie et la sécurité des habitants.

vendredi 21 mars 2014

Une ville pour tous les Noiséens, vraiment tous les Noiséens?

C'est la question qu'on peut parfois se poser quand on est habitant des Espaces d'Abraxas!

A priori oui, les feuilles d'impôts locaux nous le rappellent, le journal de la Ville qu'on trouve dans nos boites aux lettres aussi même si les Espaces d'Abraxas n'y ont jamais figuré en 200 numéros.
Il en va de même pour les différentes propagandes électorales et matériel de vote qu'on a reçu comme tous Noiséens. C'est confirmé par les différents articles de presse consacrés aux Espaces d'Abraxas.

Bref, il n'y a pas de doute, nous habitons bien à Noisy Le Grand et sommes donc à priori des Noiséens à part entière.

Mais, au niveau local, il est pourtant bien rare que la majorité municipale évoque les Espaces d'Abraxas. Et quand elle les évoque, ce n'est pas forcément pour tarir d'éloges sur cette œuvre architecturale emblématique de la ville. Qu'on l'aime ou pas n'est pas la question.

Non, vraiment, aux Espaces, les habitants ont l'impression d'être les grands laissés pour compte de cette majorité municipale: pas un mot sur le très épais catalogue électoral de Monsieur le Maire qui brigue un nouveau mandat, alors que des projets pour la Ville, il semble que Monsieur Pajon n'en manque pas.

Nos résidences sont même au cœur d'un très gros projet avec l'aménagement de Maille Horizon et les ouvertures prochaines des collèges et lycées internationaux. On a même entendu parler d'un Palais des Congrès pour décharger le Palais Omnisports de Bercy qui se construirait à proximité des Espaces d'Abraxas (il y a dix ans c'était une piste de ski qui était dans les cartons de ce même édile, alors rien ne nous étonne plus!)

A l'ADIHPA, nous qui œuvrons au quotidien pour revaloriser notre cadre de vie, nous avons souhaité, par la voix des conseils syndicaux du Palacio et du Théâtre qui nous représentent, interroger directement Monsieur Le Maire sur les questions qui nous préoccupent et qui concernent directement la ville puisque la place des Fédérés est en gestion communale de même que les abords des Espaces d'Abraxas.

Un courrier recommandé avec accusé de réception a donc été rédigé, puis signé par les conseillers syndicaux et expédié à Monsieur le Maire le 08 février dernier.
La réponse de Monsieur le Maire nous est enfin parvenue...hier. Il faut dire que décidemment aux Espaces d'Abraxas on joue de mal chance puisque notre courrier retiré par les services de la Mairie le 10 février 2014... avait été perdu avant même d'avoir été lu!

Nous laissons à votre lecture dans son intégralité le courrier rédigé par les deux conseils syndicaux du Palacio et du Théâtre:

 



Afin de faciliter la compréhension du courrier, quelques illustrations avaient été annexées. Ce n'est pas qu'on s'interroge sur la parfaite connaissance du terrain par la Ville mais quelques photos parlent parfois davantage qu'un long discours.


 
Ce courrier recense, il nous semble, uniquement des propositions de bon sens et d'intérêt général, du ressort de la Ville, et qui visent à une réelle prise en compte des Espaces d'Abraxas et à leur revalorisation dans les projets en cours sur le Mont d'Est.
 
Après plusieurs relances, et l'envoi au cabinet du Maire, cette fois sous forme numérique, du dit courrier, voici la réponse tant attendue de Monsieur Le Maire:
 

 

 
Que voir dans cette réponse si ce n'est un profond mépris pour les habitants des Espaces d'Abraxas, une très grande méconnaissance des lieux, et le tout saupoudré d'une très grosse dose de mauvaise foi?
 
Cela commence déjà par l'assimilation d'un courrier signé par les conseillers syndicaux du Théâtre et du Palacio désignés par les habitants lors de leurs Assemblées Générales respectives à une pétition. Qui serions nous pour envoyer une pétition avec une dizaine de noms? Une poignée de mécontents quand les 590 autres voisins applaudiraient des deux mains la politique menée par la Ville sur notre quartier? Soyons un peu sérieux.
 
Il nous dit avoir pris bonne note des éléments qui ont été portés à sa connaissance?
 
Nous, la seule chose qu'on a noté concrètement pour le moment c'est que, sans la moindre concertation avec personne, les buts de foot et panneaux de basket ont été retirés du bien piteux terrain de sport qu'il y avait à côté de nos résidences.
C'est certainement dans le souci de notre bien être et de notre sécurité puisqu'on lui avait signalé que ce terrain était une aberration dans sa conception. Plutôt qu'un vrai terrain protégé permettant la pratique d'une activité sportive, autant ne rien mettre. Après tout, aux Espaces d'Abraxas, on est habitué au vide municipal.
 
Nous notons toute l'importance qu'il accorde à la sécurité ou plutôt à l'insécurité, c'est d'ailleurs le fil conducteur de sa démonstration: la dégradation des Espaces découle tout simplement de l'insécurité. Ce n'est la faute de personne et surtout pas la sienne si l'insécurité rend difficile l'entretien et toute revalorisation!
 
Et ce vilain Monsieur Bofill qui a conçu un endroit rendant toute surveillance impossible et toute intervention policière complexe, ce n'est vraiment pas de chance!
 
A le lire, notre résidence a des aspects de citadelle imprenable qui l'a transformé en supermarché francilien de la drogue. Vous ne croyez pas qu'il en rajoute tout de même un peu ?
 
Peut il nous rappeler qui est le premier magistrat de la commune?
 
Nous, en revanche, on se souvient de deux faits marquants.
 
Le premier, une vaste opération policière à gros effectif, en tenue anti émeute, qui a provoqué une panique et une bousculade générale à l'heure où, comme dans tous les quartiers de la ville, les parents vont chercher leurs enfants à la sortie de l'école.
 
Le second fait, c'est quand un jeune de la résidence a été agressé par arme blanche. A la demande du maire adjoint du quartier Ouest, nous avons réussi à réunir tous les acteurs du site (syndic, conseils syndicaux, bailleurs sociaux, associations), ce qui aurait pu être une grande première. Nous n'attendions plus de sa part que la date et la salle pour la réunion quand il a nous fait savoir que la sécurité n'était pas du ressort de la ville mais qu'il fallait nous adresser au commissariat.
 
Nous ne sombrons aucunement dans l'angélisme. Des problèmes il y en a, comme dans n'importe quel autre quartier de la ville, mais si on nous refuse toute possibilité d'en discuter pour ensuite nous remettre cette insécurité au visage, là encore il faut être sérieux.
 
Pour la difficulté des services communaux à mener des opérations de grandes ampleurs, vous nous passerez l'ironie mais le Palacio a réalisé un ravalement complet de ses façades sur 17 étages sans le moindre problème. Et les services communaux ne pourraient pas passer un coup de nettoyeur haute pression sur la place des Fédérés, mettre des fleurs dans les jardinières, réaliser une vraie aire de jeux pour les enfants, ou encore mettre en place des conteneurs enterrés ou des ralentisseurs sur l'allée du Clos des Aulnes?
 
Pour la question des éclairages qui ne se fabriqueraient plus, il faudrait peut être se renseigner auprès par exemple de la Ville de Montpellier qui a les mêmes colonnes sur sa place Antigone et dont l'éclairage ne semble pas poser autant de problème.
 
Le paragraphe sur la réfection des dalles ne manque pas non plus de piquant.
On laisse la parole à l'image:
 
 

Quel beau carrelage en ciment! Merci beaucoup de ce beau geste !

Allez, la même pour le réaménagement des espaces verts?


 
Elle n'est pas belle cette verte pelouse? Il y a presque plus de vert sur les bancs avec la mousse! Elle n'est pas légitime notre demande de nettoyage?
 
Heureusement que le courrier de réponse n'est pas aussi long que celui de nos questions! C'est le meilleur moment celui de la conclusion suite à une si brillante démonstration: vous voyez bien que l'animal a la rage, on ne peut rien y faire et on le regrette, mais nous n'avons pas d'autres choix que d'étudier celui de l'abattre !
 
Et bien oui, pour les sceptiques qui en doutaient, le projet de démolition des Espaces d'Abraxas est bien à l'étude.
 
En pleine crise, à Noisy Le Grand, on ne recule devant rien ! C'est juste l'affaire de 30 à 40 millions à trouver, une paille, pour chasser 600 familles.
 
Il est indiqué que ce projet ne se concevrait que dans le respect de l'habitat de tous les locataires et tous les propriétaires. Les premiers seraient relogés et les autres pourraient accéder à la propriété.
 
Voilà une conclusion qui devrait tous nous rassurer? Non, comment ça vous n'y croyez pas?
Allez, pour tout vous dire, nous aussi nous sommes sceptiques.
 
Il est très rare qu'un projet de démolition/reconstruction refasse la même capacité de logements. En règle générale, c'est 25% de logements en moins. Il y a pourtant obligation de reloger tous les locataires. Comment peuvent ils alors procéder?
On peut souvent observer durant la période d'avant travaux et de travaux, un accroissement des procédures judiciaires pour expulsion locative. Cela permet de diminuer le nombre de personnes à reloger.
L'obligation de relogement ne vaut pas systématiquement en lieu et place, vous pouvez tout aussi bien avoir une proposition de logement de composition identique dans un autre endroit de la ville mais qui ne vous convienne pas...
 
Quand à l'accession à la propriété pour les propriétaires dont les biens ont été préemptés à un prix souvent inférieur à celui du marché, comment imaginer qu'ils pourront à nouveau se porter acquéreur des nouveaux logements construits? 
 
Non, non et non !
 
Quelle est le vrai reproche fait aux Espaces d'Abraxas?
 
Les bâtiments et leur conception ne sont qu'un prétexte.
 
Ce qui gène par rapport à tous les projets en cours, c'est bel et bien les habitants.
Qu'on se le dise!
Nous ne cadrons pas avec la capitale économique de l'Est Parisien, pas plus qu'avec l'extension du centre commercial dans sa belle coulée verte qui acheminera les futurs collégiens et lycéens dans ces nouveaux établissements de prestige.
 
Nous sommes indignés de cette réponse de la part d'un élu enfermé dans ses certitudes et nous ne resterons pas à attendre tranquillement ses pelleteuses!
Si nous sommes prêts à travailler dans l'esprit de concertation qui nous a toujours animé, nous ne tolérons pas de nous faire insulter de la sorte.
 
Les habitants des Espaces d'Abraxas ont droit au respect comme tout un chacun dans cette ville, et en cette veille d'élections municipales, il est plus que jamais temps de s'en souvenir.