Assurer aux habitants de l’ensemble "Les Espaces d’Abraxas" (comprenant le Palacio, l’Arche et le Théâtre, conçu par l’architecte Ricardo Bofill, à Noisy-le-Grand 93160), adhérents de l’association, la défense de leur environnement, d’éviter toute implantation, toute spoliation et/ou expropriation, tout projet ou toute manifestation apportant quelque nuisance que ce soit, et de favoriser toute initiative visant à améliorer le cadre de vie et la sécurité des habitants.

vendredi 10 janvier 2014

Et Bofill inventa la banlieue en version spectaculaire...

C'est ainsi que la journaliste du magazine AD, Sophie PINET, a intitulé son article et qu'on a pu voir cette couverture fleurir les devantures des kiosques en cette fin d'été 2013.


Avec l'aimable autorisation de Sophie PINET, nous vous faisons partager les lignes qu'elle a rédigées.
Les photos sont d'Alexis ARMANET.

Ricardo Bofill, 30 ans après...

Le 9 Novembre 2013

par Sophie Pinet dans la rubrique Architecture

Dans les années 1980, l’architecte catalan a été l’objet de toutes les louanges et de toutes les critiques. Aujourd’hui, les passions se sont calmées et on redécouvre son néoclassicisme pharaonique. Colossal comme une superproduction hollywoodienne.


L’ensemble Abraxas (1983) à Noisy-le-Grand, vu depuis l’intérieur, avec son jardin en gradins et, au premier plan, l’Arc.
© Alexis Armanet

 
Comme un ouragan. La scène dure dix secondes au début du clip. Mais cela suffit pour installer l’Ouragan de Stéphanie de Monaco au sommet du Top 50 en 1986. Et immortaliser, du même coup, l’un des projets les plus spectaculaires du vaste programme des villes nouvelles qui encerclent Paris à partir des années 1970, période d’accroissement démographique et de pénurie de logements.

Abracadabra! Ou plutôt Abraxas, mi-dieu mi-démon, selon que lon se plonge dans les légendes persanes ou les mythologies gnostiques, selon que lon est à la périphérie de l’édifice ou dans ses entrailles. Cest ainsi que larchitecte catalan Ricardo Bofill baptisera l’ensemble de 600 logements qu’il achève à Noisy-le-Grand en 1983.



Coups de théâtre

Répartis en trois temps, le Palacio, le Théâtre et l’Arc marquent une rupture avec les grands ensembles que la France privilégiait jusque-là. «Dès le départ, nous avons pensé ce projet comme une métaphore, nous avons voulu théâtraliser lespace», raconte l’architecte depuis le Taller de Arquitectura, son agence de Barcelone.
Histoires politiques, histoire des formes, histoire du langage architectural: chez Bofill, le classicisme est à lhonneur. Souvent cité comme un héritier de Gaudí, on limagine aussi succombant aux charmes du néoclassicisme de Ledoux. Il confirme, puis se justifie, de peur que l’on ne voie son œuvre comme une caricature du passé. «Ce sont des logements sociaux, nous avons dû utiliser des techniques de préfabrication, et donc user de la répétition. Or la répétition entraîne forcément le classicisme.» Le point est accordé.
Mais larchitecte sest longtemps imaginé metteur en scène dune tragédie en trois actes. Ainsi, à peine le chantier entamé, il pointait du doigt lArc trônant au centre, encerclé par les logements et des gradins:     «Lescalier sarrêtera sur une plate-forme doù lon pourra écouter du Wagner ou se suicider si on en a envie.» Le sort en était jeté, et le choix entre deux drames, impossible.
Quasi sur la même latitude, à l’ouest de Paris cette fois, avec le château de Versailles et les jardins de Le Nôtre en ligne de mire, bienvenue à Montigny-le-Bretonneux. Un autre projet de ville nouvelle, avec encore, côté réalisation, l’architecte catalan tant critiqué. Ici, il a délaissé la Sainte Trinité, autrement dit le rythme en trois temps, pour faire l’éloge d’une valse à deux temps. Les Arcades du Lac et le Viaduc sortiront de terre en 1982, tout comme le plan d’eau artificiel de quatre hectares. La vie de château n’est pas loin, mais celui-ci est désormais la résidence du peuple.

Le chaos de l’histoire

Bofill serait-il un révolutionnaire?
Pas tout à fait. Si la répétition œuvre à nouveau, et la nostalgie envahit les façades, en sous-sol, des hectares de parking se creusent. La vie au-dessus, la circulation en dessous, soit l’architecture de dalle. Prônant la rupture, Bofill s’est bercé des mêmes illusions que ses contemporains. Et si l’implantation de ses bâtiments est réalisée à la manière de haies de buis dans un jardin à la française, avant de se prolonger en un viaduc jeté au-dessus de l’immense plan d’eau, seul le vent et le silence s’engouffrent en ce jour d’été dans les allées des Arcades du Lac.
Comme tous les acteurs à l’origine de ces villes nouvelles, Bofill aura omis une chose : les villes se plaisent à vivre dans le chaos de leur histoire. Aujourd’hui, alors que la France semble lui tourner le dos, il range ses dossiers avant de prendre un avion pour la Russie, terre promise de ses futurs projets.
«Vous me dites que ce que j’ai fait en France est pharaonique, mais ce n’est rien par rapport à ce que je bâtis là-bas. Venez déjeuner à Barcelone, je vous montrerai l’échelle de ces projets.»
Laccent est irrésistible et Bofill semble esquisser un sourire. Après avoir traversé tous les ouragans, le septuagénaire maintient sa trajectoire bordée d’illusions. Il faut bien entretenir la légende.
 

Le quartier des Arcades du Lac (1982), à Montigny-le-Bretonneux, se poursuit le long d’un vaste plan d’eau avec le Viaduc.
© Alexis Armanet

 

Le vaste couloir de circulation qui encadre l'ensemble de Noisy-Le-Grand et mène aux logements, est rythmé par des éléments classiques, comme des temples et des colonnes.
© Alexis Armanet

vendredi 3 janvier 2014

Bonne et heureuse année 2014...

En ce tout début d'année, l'ADIHPA n'émettra qu'un seul vœu pour ses membres, les habitant-e-s des Espaces d'Abraxas, nos lecteurs et lectrices, nos ami-e-s et soutiens: que tous vos vœux se réalisent !
 
Ce petit blog né il y a tout juste un an, compte, en ce début d'année 2014, près de 12000 visites: au niveau local bien sûr, mais aussi national, ainsi que de pays voisins comme la Suisse, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne pour ne citer que les visiteurs les plus proches et les plus assidus !
 
Nous avons souhaité, tout au long de l'année écoulée, vous informer sur l'histoire des Espaces d'Abraxas comme sur son avenir, toujours aussi incertain malheureusement.
 
Ce blog a été pour nous l'occasion de nous enrichir culturellement car il nous a fallu effectuer des recherches documentaires, nous familiariser à l'outil informatique (et il y a encore du travail!), photographier, rédiger... 
Mais aussi, et surtout, cela nous a permis de nous enrichir humainement, au gré de nos rencontres, des liens qui se sont créés, des amitiés qui sont nées, dans une période plutôt teintée d'individualisme, de repli sur soi, de peur de l'autre.
 
"Pourquoi nous haïr? Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d'un même navire." disait Antoine de Saint Exupéry.
Il nous appartient à toutes et tous de faire vivre ces propos si on ne veut pas que le navire se transforme en galère, que ce navire soit notre maison, notre immeuble, notre quartier, notre ville, ou bien la Terre.
 
Alors, pour 2014, nous ne souhaitons qu'une chose, que l'aventure de l'ADIHPA continue !
 
Cela dépend de nous, mais aussi de vous! Chacun-e peut trouver sa place et apporter sa pierre, ses connaissances, ses fantaisies, ses coups de cœur ou ses coups de gueule... On vous attend !
 
Encore une fois, bonne et heureuse année 2014 à toutes et tous !!!